Résumé : Laure Adler a découvert, adolescente, la pensée de Simone Weil en lisant La Pesanteur et la Grâce . Pendant des années, ce livre de chevet fut pour moi comme la boussole du marin au milieu de la mer déchaînée , écrit-elle dans la préface de L'Insoumise . Son livre dédié à la philosophe est un plaidoyer pour l'intellectuel(le) , qui consacre sa vie à repenser le monde, à changer l'ordre établi. Avec sobriété, elle décrypte cette mécanique humaine et spirituelle prodigieuse qui s'est déployée durant une vie trop brève (1909-1943). De ce portrait à rebours - on part de la mort de Simone Weil, souffrant de tuberculose et d'anorexie, pour remonter à sa jeunesse militante - ressort l'image d'une femme en quête d'absolu, ivre d'humanité, qui croit à la primauté du bien. Une intellectuelle, à la plume enchantée (*), qui cherche à chaque instant à embrasser le monde dans son ensemble, à lier tous ses éléments, mais sans jamais déboucher sur une pensée unique totalitaire. Une femme d'action, qui, pour éprouver la condition humaine, s'engage comme ouvrière en usine, puis dans une exploitation agricole. Une résistante qui participe à la guerre d'Espagne puis vient rejoindre le général de Gaulle à Londres.